vendredi 1 septembre 2017

Schizophrénique à Barcelone et à Madrid 9 partie

Voilà les notes du carnet. Samedi matin j’attends l’autobus je suis toujours à Montréal, j’ai marché jusqu’à la librairie au risque d’être raciste j’ai vu une occidentale qui porte le voile, j’ai toujours le même discours ici dans notre pays des femmes se sont battues pour ne plus en porter et elles sous cette sacro-sainte liberté elles en portent un! Rétrograde voilà le mot! On va me dire de me taire mais c’est moi! Femmes voilées musulmanes.. J’ai envie de dire que c’est pas moi qui écris, moi je les laisse libre ces femmes mais j’ai de la difficulté à leur parler. Souvenir d’une enfance en vacance où j’aimais bien quand papa nous amenait en ville. On a tous notre opinion. Il est pas question de brigades internationales dans la guerre contre le terrorisme. Comment écrire ma sensibilité envers ces femmes que cachent elles sous leurs burkas? J’ai vu celles là à Londres… J’attends que les gens arrivent pour commencer la réunion on est pas là pour débattre du sort de ces femmes. Je dois m’occuper de moi avoir l’esprit ouvert. Bar à tapas de Montréal. Je me la joue pas, je connais rien là-dedans. J’espère que la douce sera là, qu’elle me demanderas pas d’amener quelque chose en voyage. Ça c’est ma paranoïa, dans le bar on entend de la musique des années quatre-vingt, l’amie est peut être nostalgique… Aphasique… Je sais pas vraiment ce que c’est… Le resto dois se remplir en soirée c’est un bel endroit. Je suis en avance malgré tout, même si l’autobus s’est fait attendre… De la musique cubaine, je suis anxieux, pense au copain régisseur. Le serveur fait petit mec latino… Je sais pas si l’amie à l’habitude d’être à l’heure. Je crois qu’elle vient de l’ouest de Montréal… Je me terre dans ce bar du plateau, la foule sur Mont-Royal est éprouvante. Le flamenco c’est très été, très chaud. Lecture en attendant l’autobus après des prélèvements sanguins. Je pense à Barcelone quelques  mois encore avant le départ, je sais pas par quel miracle je vais comprendre le castillan. Retour en arrière, réminescence d’enfance c’étais comme ça au soleil avec les copains. Je pense à la guerre civile d’Espagne et aussi à rédiger mon blog. Je crois que lundi y’a une émission de télévision sur Picasso…  Dehors, sors du supermarché, ici je crois qu’il y a pas de terroristes… Les brigades internationales n’existent plus je sais, je sais plus comment on appelle les radicaux qui adhèrent à Daesh. Souvent on est entre les mains des services sociaux ça fait partie de la paranoïa. Ce matin le journal parlait de Guernica, une amie m’a écrit pour demander si j’allais voir cette peinture pendant mon séjour à Madrid. Je lui ai répondu que oui  qu’il le fallait même si il n’y avait que ça à voir. Stéréotypé qu’est-ce que ça veut dire? Grave et au supermarché tout le monde fredonne. Première journée complète à Barcelone. Je cherche le musée du modernisme Catalan trouve pas, lendemain des attentats… Visité la Casa Batllo une maison de Gaudi c’est plein de monde malgré tout, c’est un attrape touriste bondé on a pas le temps de méditer sur l’architecture c’est beau. Me suis arrêté dans un café malgré la chaleur et les événements. Barcelone est vivante et renait de ses cendres c’est peut-être un peu trop fort pas pu aller au musée d’art contemporain, la police bloquait la rue… C’est la nuit je dors pas  le gouvernement canadien donne un numéro de téléphone si on veut de l’aide, de l’autre côté on demande aux touristes de rester. Ai trouvé d’où vient le Burberry de mon eau de toilette c’est une maison de mode de Barcelone… De retour à l’hôtel j’ai marché un bon trois heures, Barcelone est pas une très vieille ville on peut dire qu’elle est la mère de l’art moderne, je trouve difficile de voir comment certains touristes font comme chez eux, y’a aussi des bistros tenus par des asiatiques. La pluie me fait plus peur que les terroristes… Finalement la chambre d’hôtel c’est une chambre de bonne. J’ai mis la tablette électronique sur une station rock de Montréal. La femme de chambre a laissé une bouteille de limonade dans les toilettes. À mon arrivé j’ai mangé des tapas ils étaient pas super… J’aimerais bien parler à quelqu’un je suis loin en Espagne… Pourquoi je dirais pas qu’ils sont chanceux d’avoir un écrivain parmi eux. Pas chanceux ce matin, marché jusqu’à la Sagrada Familia c’était sold-out juste des billets pour demain suis revenu vers le musée d’art contemporain à travers de jolies petites ruelles, ils sont en grève. Je sais pas trop où je vais aller maintenant le temps se couvre y’a une petite brise. La Rambla est quand même pleine de monde. Suis sortis pour un café au bistro prêt de l’hôtel, la carrer d’Aragô est très bruyante, très difficile de comprendre l’Espagnol. Un caffé latte, j’ai beau être loin de chez moi je me sens persécuté tout comme si ça se voyais que je suis touriste… Paranoïa, l’analyste du terrorisme employait ce mot là pour décrire certaines mouvances intégristes… Je sais pas pourquoi je pense aux magnifiques jambes épilées des femmes… Au fond ma paranoïa ça se soigne les gens se câlissent de moé… Je suis tellement paranoïaque, je me sens coupable de rester dans ma chambre, quand j’ai marché trois ou quatre heures je suis fatigué… La caissière de la Casa Batllo m’a demandé de quel pays je venais, elle avait l’air heureuse que je sois canadien… Pour me faire des amis j’ai pas à demander l’adresse de la femme de ménage surtout pas… À Barcelone les coins de rues sont coupés y’a pas d’angle à quatre-vingt-dix, l’ami en chaise serait content on peut descendre et monter sur le trottoir… C’est quand même triste d’être seul dans une des plus belles villes du monde après une action terroriste et n’avoir personne avec qui aller manger et discuter… On me dit d’en profiter mais je sais pas trop comment, demain j’irai peut-être au parc Güell. Je me fends le cul pour trouver la direction en métro… Pendant ce temps-là dans une vitrine un gars se brosse les cheveux, ça fait longtemps que j’ai vu ça… Je pourrais très bien descendre au bar de l’hôtel où vider le frigidaire de la chambre mais je le ferai pas… Il est dix-huit heure, je sais pas quoi manger j’ai pas faim, il est peut- être un peu tôt…
 

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